Apprendre à apprendre, mode d’emploi en formation

L’idée peut sembler bien ordinaire, pour beaucoup apprendre fait intimement partie de l’évolution de notre civilisation. Avec la transformation numérique et humaine des entreprises, les formations professionnelles en masse remettent l’apprentissage au cœur des priorités stratégiques. De leur côté, les neurosciences prouvent que le processus d’acquisition des compétences gagne à évoluer vers davantage de personnalisation. Comment aborder au mieux ce véritable enjeu de carrière et de vie ?

Apprendre à apprendre, le défi de toute une vie

Si « apprendre à apprendre » semble bien banal — après tout, n’apprenons-nous pas depuis la nuit des temps ? – il reste que savoir acquérir des connaissances (hard skills) et des comportements (soft skills) présente un avantage socio-économique énorme, dès le plus jeune âge, et ce tout au long de sa vie. Un élève qui réussit dans ses études grâce à des méthodes d’apprentissage qui lui conviennent a plus de chances de voir la formation professionnelle d’un bon œil.

Cette notion, « apprendre à apprendre », pousse ainsi le monde de l’éducation comme celui de la formation professionnelle à repenser les méthodes d’apprentissage non pas en fonction de l’âge, mais en fonction du fonctionnement du cerveau humain. Par ailleurs, maintenant que nous savons que l’apprentissage chez l’homme repose sur une mécanique précise, il s’agirait de l’adapter aux spécificités des apprenants, sans perdre de vue le contenu et les objectifs de la formation.

Apprendre à apprendre, ce qu’en disent les neurosciences

On a longtemps ignoré les mécanismes neuronaux dans le processus d’apprentissage. Depuis vingt-cinq ans, l’imagerie cérébrale rend possible un portrait du cerveau humain et de ses 100 milliards de neurones, pour décrypter de nouvelles méthodes d’acquisition et de rétention des savoirs. Le cerveau fonctionne comme un muscle, et de la même manière tire profit d’un entraînement régulier pour améliorer sa performance. Tel un champion, mieux vaut le mettre dans des conditions propices pour obtenir une meilleure performance.

Le premier conseil pour mieux apprendre préconisé par Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France – Chaire de psychologie cognitive expérimentale, et auteur de « Apprendre ! » (Odile Jacob, 2018), est justement d’apprendre à apprendre. Et cela demande de créer un environnement cognitif riche. Les sciences cognitives donnent ainsi le sésame pour « apprendre à apprendre » en précisant les catalyseurs de la mémoire, reposant selon lui sur 4 piliers d’apprentissage.

L’attention constitue ce premier pilier et entre en jeu dès les premiers pas de l’apprenant, puisque captiver son attention est indispensable. Se focaliser totalement sur une tâche relève de l’attention exécutive. La mise en place d’un cadre, un endroit calme par exemple, et un niveau d’exigence, comme choisir un sujet qui présente une valeur ajoutée, viennent renforcer l’attention.

La curiosité est au cœur du deuxième pilier basé sur l’engagement actif et entretient le feu de la motivation. Il faut donc bien ajuster les objectifs pour veiller à leur adéquation au niveau initial de l’apprenant. Trop facile, le contenu suscite l’ennui, trop difficile, il mène au découragement, même si pour beaucoup, l’envie de relever le défi, de se prouver quelque chose, apporte de l’engagement.

C’est dans ce deuxième pilier qu’entre en jeu la motivation. Elle agit comme l’embrayage de la machine à apprendre qu’est le cerveau humain. Et percevoir la valeur ajoutée de l’acquisition d’une connaissance (satisfaction personnelle, intégration sociale, réussite professionnelle, etc.) est un véritable moteur de motivation tout au long de la phase d’apprentissage, mais aussi de consolidation.

Le retour sur erreur fait office de troisième pilier. L’humilité et l’évaluation impliquent le droit à l’erreur, il est même normal et utile au processus d’apprentissage. Les blocages, une fois surmontés, permettent de mieux comprendre les lacunes et d’identifier les compléments d’apprentissage à mettre en place.
Savoir évaluer l’efficacité des leçons, c’est analyser la maîtrise des sujets ainsi que la capacité à les transmettre à d’autres. Dans le cas de la formation professionnelle, c’est l’occasion de confronter l’apprenant à des situations clés pour aller mettre en action les connaissances acquises. Il s’agit à la fois de faire preuve de générosité dans la transmission, d’ouverture d’esprit dans l’échange et de patience face aux échecs pour remporter le pari de l’apprentissage.

Enfin, la consolidation entre en scène en quatrième pilier. Ici, la répétition consolide l’apprentissage après l’acquisition d’une nouvelle information. La mémorisation repose sur la pratique régulière, répétitive et constante des exercices dans le temps. Par exemple : il est préférable de scinder un exercice d’une heure en quatre blocs de 15 minutes et de les répéter quotidiennement durant une semaine.
En effet, la répétition permet au cerveau d’introduire des automatismes, c’est-à-dire de passer d’une attention sélective, très énergivore, à une attention réflexe, instinctive et sobre en consommation énergétique. En somme c’est en respectant le fonctionnement de la mémoire, éclairé par les sciences cognitives, qu’on assure une meilleure rétention des acquis.

Les neurosciences ont démontré que l’apprentissage était multiple et vivant. Nous apprenons de l’inconnu, des réussites et des échecs. Nous gardons mieux en mémoire des choses acquises par curiosité ou qui nous émeuvent. Il s’agit donc d’allier tous ces facteurs profondément humains à des méthodes cognitives personnalisées pour s’adresser au cerveau de manière à ce qu’il puisse en tirer le plus grand profit.

Apprendre à apprendre, mode d’emploi en formation

Nous savons aujourd’hui qu’à l’issue d’une formation présentielle, seuls 6 % des apprenants sont parvenus, une semaine après, à retenir les trois quarts des informations. C’est également le cas des utilisateurs de MOOC, ceux-ci affichent un taux de rétention très faible, l’enjeu est réel. Comment venir à bout d’une mémoire qui flanche dès l’instant où la formation touche à sa fin ?

D’autre part, un travailleur qui devient apprenant le temps d’une formation rencontrera des difficultés différentes de celles d’un autre collaborateur. Les neurosciences ont prouvé que la personnalisation de l’apprentissage et la répétition permettent une meilleure rétention. Dans un monde où nos interactions quotidiennes sont de plus en plus personnalisées — on pense aux chatbots et aux objets connectés — pourquoi est-ce que l’apprentissage ne le serait pas ?

Basés sur les faits neuroscientifiques, les principes d’Ancrage Mémoriel®, développé par Woonoz, partent du constat que la rétention de l’information gagne à être optimisée. Grâce à l’intelligence artificielle, le processus d’apprentissage répond aux spécificités de chacun. La réceptivité cognitive de chaque apprenant, les points sensibles et récalcitrants sont analysés pour mieux décomposer les phases d’apprentissage. C’est la méthode qui s’adapte à l’élève, du vrai sur-mesure augmenté !

En véritable coach, l’intelligence artificielle entraîne notre cerveau tel un muscle pour renforcer nos capacités cognitives. Dans des mises en situation, l’Ancrage Mémoriel® et la répétition facilitent la maîtrise de réflexes comportementaux, que cela concerne des gestes, par exemple une procédure d’urgence en cas d’incendie, ou des attitudes à adopter relevant du savoir-être, dans le cas de l’accueil de clients.

Quel que soit le sujet ou l’apprenant, la personnalisation et les méthodes de répétition développées par Woonoz visent à rendre l’apprentissage plus agile et efficace. L’innovation au service de celles et ceux qui veulent « apprendre à apprendre » dénoue les tensions de la formation professionnelle pour la transformer en source de satisfaction, avec une motivation supérieure dans la durée, une nouvelle façon de voir le monde et de faire son métier.

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