Education et répétition space learning

Vous l’avez peut-être déjà entendu quand vous étiez enfant, cet adage qui fait encore sens aujourd’hui : « Éducation égale répétition. » Eh oui, pour retenir qu’il ne faut pas mettre ses coudes sur la table en mangeant, il faut nous le répéter, parfois souvent. Et c’est un fait, la répétition et le savoir ont une histoire commune. Toutefois, aujourd’hui, les neurosciences sont en mesure de faire la différence entre répétition utile et matraquage inopérant. Alors, quel est le secret d’une répétition efficace ? Faisons le point.

Une zone d’oubli essentielle

À l’école, nous avons tous appris par cœur une poésie, des conjugaisons ou des tables de multiplication. Et nous nous sommes souvent posé la question de l’utilité de ce « matraquage ». Si la répétition a fait ses preuves en matière de transmission, notamment dans la culture orale, elle nécessite néanmoins une certaine maîtrise afin d’être utilisée de manière optimale. En effet, comment répéter pour ensuite retenir de manière efficace et rapide ? Et si la réponse se trouvait dans l’étude du doppelgänger de la mémoire, l’oubli ?

C’est Hermann Ebbinghaus, un psychologue expérimental de l’apprentissage, qui s’est intéressé de plus près à l’oubli et à son fonctionnement à la fin du XIXe siècle. Il s’est mis en tête de tester plusieurs intervalles de répétitions entre chaque apprentissage, de la minute aux semaines. Sur la base de ces recherches, une courbe de l’oubli a pu être établie, illustrant le caractère exponentiel de celui-ci dans le temps. En miroir de cette courbe de l’oubli, l’apprentissage s’effectue en fonction d’une répétition suivant un rythme précis.

Depuis, grâce à l’avancée des neurosciences et de la technologie, il est désormais possible de faciliter le rappel et la répétition au moment opportun pour chacun et d’identifier les termes et savoirs les plus difficilement appris par l’apprenant, grâce notamment à notre moteur d’Ancrage Mémoriel®, une intelligence artificielle nourrie de sciences cognitives. Celui-ci permet de mettre en place un programme de répétition adaptée, en fonction de ces zones d’oubli.

Oui à la répétition intelligente

Dès lors, la répétition a un réel intérêt, mais pas n’importe comment. Ces techniques d’espacement, aussi appelées spaced learning, permettent de mettre en place des sessions d’apprentissage adaptées puisque les répétitions sont faites « intelligemment » et non dans le seul but de « matraquer » d’informations le cerveau de l’apprenant. L’idée maîtresse demeure d’optimiser la mémorisation sur le long terme. En plus de ce séquençage dans l’apprentissage des termes, le spaced learning peut aussi être optimisé lorsqu’il est combiné au principe d’Adaptive Learning.

En effet, l’utilisation d’un spaced learning identique pour chaque personne n’assure pas l’efficacité de mémorisation. Seule la mise en place d’un rythme de spaced learning adapté à chacun garantit une performance optimale : c’est un des principes de l’Ancrage Mémoriel®. Le but est de proposer un rythme de répétition correspondant à chaque apprenant. Cette empreinte faite dans la mémoire se trouve alors renforcée et plus efficace sur la durée.

Au-delà de créer un souvenir plus ou moins indélébile, la répétition permet intrinsèquement de former l’esprit. Plus un chemin neuronal est emprunté, plus il sera renforcé. Si l’exercice de répétition est régulier, l’apprenant aura plus de facultés à se plier à cette méthode ; c’est comme les comédiens qui sont capables de retenir beaucoup de texte en peu de temps à force de s’y exercer. À la manière des muscles, le cerveau s’améliore et s’adapte à force d’être entraîné à certaines actions.

Une récente étude de Fast Company révèle à ce sujet que la capacité à apprendre se forge dans la construction et le renforcement de connexions neuronales (The ability to learn is about more than building and strengthening neural connections). Il existe en fait des « cellules gliales » qui permettent de renforcer les chemins neuronaux empruntés tandis que d’autres sont réduits – voire éliminés – car peu usités. Une priorisation s’opère donc sur les chemins utilisés ; cette information vient confirmer l’importance de la répétition dans le processus d’apprentissage.

Du côté du formateur

De telles méthodes permettent une meilleure efficacité de formation. En étudiant le fonctionnement cyclique de la mémoire et de l’oubli, on peut enrayer une mauvaise méthode d’apprentissage, identifier les lacunes, anticiper les oublis et mettre en place un apprentissage durable. Car l’idée maîtresse en formation professionnelle n’est pas simplement d’apprendre, mais de retenir puis d’appliquer au quotidien. Par ailleurs, il demeure important que chaque moment de mémorisation soit motivé et stimulé pour que tout le processus puisse être efficace. L’attention reste donc comme toujours essentielle.

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